Malgré la disette annoncée par les dirigeants et le ton rassurant qu’a adopté le président-directeur général Hubert T. Lacroix à l’effet qu’il n’y aura pas davantage de compressions à Radio-Canada, les employés temporaires de la Société d’État ont amorcé une campagne en règle pour obtenir plus de postes permanents.

Cette initiative prend la forme d’une lettre type, que chaque surnuméraire est invité à signer. Cette lettre doit ensuite cheminer et aboutir sur le bureau de M. Lacroix.

Le texte, chapeauté du titre “je veux un poste permanent”, résume en substance la petite histoire d’un employé temporaire… depuis 10 ans.

On y lit entre autres :

«Je fais partie de ces jeunes talentueux à qui l’on a maintes fois prédit une belle et longue carrière à la SRC. Or, dans les faits, il n’en est rien.

D’abord, je ne suis plus très jeune… Et je constate, comme d’autres, que les années passent, mais que la situation demeure : celle d’une précarité permanente.»

La lettre se conclut en disant que le succès d’une entreprise doit reposer sur la qualité de son captial humain. À ce chapitre, plusieurs ressources dorment effectivement dans les murs de la grande tour de Montréal et dans nombre de bureaux régionaux.

Il semble que la situation décriée lors du lock-out de Radio-Canada il y a déjà plusieurs années, n’a guère évolué. Pire: les surnuméraires sont devenus dans certains cas… des collaborateurs anonymes. Ainsi, sur le web, le nom des rédacteurs temporaires n’apparaît plus sur les pages des équipes. Les journalistes qui rédigent ces textes sans les signer n’ont en quelque sorte aucune existence concrète sur Radio-Canada.ca. Un état de fait qui viendra sans doute alimenter les discussions actuelles sur la négociation d’une nouvelle convention collective… c’est du moins le souhait de ces travailleurs en “précarité permanente”.