Une nouvelle économie des médias

Pour préserver la qualité de la presse écrite, l’heure est peut-être
venue de songer à une nouvelle économie des médias, qui passerait par la
redistribution et les redevances.

La logique de réductions de coûts qui affecte actuellement de nombreuses salles de presse est-elle une menace pour le journalisme? Michel Venne, directeur général de l’Institut du Nouveau-Monde pose le problème autrement, est-ce que les nouvelles manières de transmettre l’information pourraient, au contraire, devenir avantageuses pour en réduire les coûts.

«Il n’est pas essentiel que l’information soit transmise sur du papier. Les téléphones portables, Internet et d’autres moyens pourraient faire en sorte de réduire le coût du transport et de la distribution de l’information.»

Il suggère une nouvelle économie des médias qui permettra de recueillir des revenus de cette distribution sur de nouveaux supports.

À l’heure actuelle, les revenus générés par les médias écrits se résument à deux principaux éléments : vendre des exemplaires, donc demander de verser un montant pour l’information ou vendre des espaces pour des annonceurs. L’application de ces deux méthodes n’est que partiellement applicable aux autres supports. Les tentatives de faire payer le contenu en ligne s’amorcent, mais la rentabilité est loin d’être atteinte. En ce qui concerne la publicité, elle est en déclin.

«Il faut plus que ce qui existe déjà», estime Michel Venne, «Pensons aux chaînes spécialisées, financées en partie par une forme de redevances des abonnés du câble. Ces sommes sont versées directement aux chaînes ou par des fonds télévisuels. Est-ce qu’on pourrait s’inspirer de ce type de redistribution pour le journalisme ou l’information?»

Il s’agit indéniablement d’une piste à envisager, mais qui implique que Bell, Vidéotron et autres fournisseurs d’accès à Internet acceptent, ou se voient imposer, de verser un montant forfaitaire pour chaque abonnement, et ce, afin de soutenir le journalisme.

Pour certains, ce montant représenterait une perception de soutien au contenu, pour d’autres une manière de financer des entreprises concurrentes qui, elles, possèdent des médias sur le web. Pour d’autres encore, il s’agirait d’une ponction qui leur reviendrait par la bande parce que ces fournisseurs sont aussi propriétaires de médias qui diffusent des contenus en ligne.

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